Comment relancer le marché immobilier grâce à de nouveaux prêts bancaires ?
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a récemment annoncé la volonté du gouvernement de développer de nouveaux dispositifs de financement pour redynamiser le marché immobilier français. Face à la baisse significative de l’octroi de nouveaux crédits immobiliers, atteignant son plus bas niveau depuis 2015, cette initiative vise à restaurer le pouvoir d’achat immobilier des Français. Parmi les pistes envisagées, les prêts in fine et hypothécaires sont mis en avant. Bien que leur adoption soit accueillie avec prudence par le secteur bancaire.
Prêt in fine et prêt hypothécaire : une explication des nouveaux types de crédits
Le crédit in fine
Permet à l’emprunteur de ne rembourser mensuellement que les intérêts et l’assurance. Tandis que le capital est remboursé en une seule fois à l’échéance du prêt. Cette option s’adresse généralement aux investisseurs locatifs ou aux ménages disposant d’un patrimoine financier substantiel. Cependant, elle présente des risques potentiels. Notamment en cas de baisse de la valeur du bien immobilier entre le début et la fin du prêt.
Le prêt hypothécaire
Il s’agit d’un type de crédit dans lequel l’emprunteur met en gage un bien immobilier déjà en sa possession pour garantir le prêt accordé. En cas de défaut de remboursement, la banque peut saisir le bien et le vendre pour se rembourser. Contrairement à un prêt immobilier qui finance l’acquisition d’un bien, le prêt hypothécaire est adossé à une hypothèque. Il peut être utilisé pour l’achat d’un bien neuf ou ancien, résidence principale, secondaire ou locative. Il concerne tous types de biens immobiliers. Une fois le crédit remboursé, l’hypothèque est automatiquement éteinte, mais peut être levée plus tôt si nécessaire.
Une proposition hybride et des réticences du secteur bancaire
Le ministre Christophe Béchu envisage en réalité une forme hybride de ces deux types de crédits. Il propose ainsi un crédit sur 20 à 25 ans, remboursant 80 % du prix du bien de manière classique. Tandis que les 20 % restants sont remboursés à la revente. Cette approche vise à réduire les mensualités ou à permettre des emprunts plus importants.
Cependant, cette proposition rencontre des réticences, notamment de la part des banques, qui considèrent ces crédits comme plus risqués en prolongeant la durée d’endettement des ménages. De plus, les professionnels de l’immobilier expriment des doutes quant à l’efficacité de cette mesure pour résoudre la crise du marché immobilier.
D’autres pistes sont à l’étude
Outre les prêts in fine et hypothécaires, d’autres pistes émergent.
Le bail réel solidaire
Ce dispositif recommandé par Action Logement, sépare le foncier du bâti pour abaisser le coût des logements. Dans ce modèle, l’acheteur acquiert uniquement le logement et loue le terrain à un Organisme foncier solidaire (OFS) pour un loyer modéré, via un bail réel solidaire d’une durée variable.
Le prêt social location-accession
Soutenu par le Crédit Mutuel qui permet aux locataires de déduire une partie de leurs loyers déjà versés du prix d’achat du logement.
Activer la transférabilité et la portabilité des prêts
La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) préconise depuis plusieurs mois la transférabilité et la portabilité des prêts pour dynamiser le marché. La transférabilité permet à un propriétaire de conserver son emprunt initial pour financer sa nouvelle acquisition. Tout en conservant le taux de prêt initial et en évitant les indemnités de remboursement anticipé. La portabilité, quant à elle, lie le prêt non pas à l’emprunteur mais au bien immobilier, facilitant ainsi le transfert du prêt de l’ancien propriétaire au nouvel acquéreur.
Ces alternatives offrent des perspectives intéressantes pour diversifier les modalités de financement et stimuler le marché immobilier.